mardi 22 février 2005

Errance

Ces derniers mois je suis retourné plusieurs fois, de jour comme de nuit, sur les lieux de mes études à l'université, de ma vie d'étudiant... Une errance obsessionnelle, triste, angoissée, dans ces lieux de ma jeunesse devenus morts, silencieux, effrayants. Il n'y a littéralement rien à voir là-bas et pourtant j'y retourne encore et encore, avec dégoût, peut-être précisément pour éprouver ce dégoût, pour me convaincre qu'il n'y a plus rien à y voir, pour parvenir à intégrer ce fait une bonne fois, pour faire mon deuil, comme disent les cuistres. Ou peut-être est-ce l'inverse, peut-être ne traîné-je aucune nostalgie d'époques plus vivantes, plus riches en événements et en rencontres ; peut-être reviens-je sur ces lieux pour les voir enfin morts, enfin vides, débarassés de tout le théâtre poussif que l'on nomme une vie. Dans leur vérité nue, la vérité du néant.