lundi 20 décembre 2004

Le canal

Promenades au bord du canal. Je me gare sur le parking en gravier du port de plaisance. Il fait froid encore, une pellicule de givre, presque imperceptible, recouvre encore le paysage et les choses.

Une carcasse de mouton, ou d'un animal que je n'identifie pas, sur l'eau gelée. À la fois atroce et... atrocement photogénique.

Je marche le long de l'eau, vers la ferme où E... et moi sommes allés quelques fois, et je continue encore au-delà.

Je prends des photos qui ressemblent à des paysages post-apocalyptiques, Tchernobyliens, mêlant herbes hautes, caillasses, murs noircis, tuyaux d'évacuations venant d'on ne sait où.

Je suis dans un état mental bizarre. Suivre ce cours d'eau, dans une solitude absolue, parfois ponctuée d'une grange délabrée, d'un entrepôt en briques ou d'une structure métallique à nu, par un matin d'hiver, donne une curieuse sensation d'expérience spirituelle, religieuse, un genre d'équivalent local du Gange revu par Tarkovski.