Je suis allé à la messe à T... ce matin. C'était la première fois que j'y allais, et à vrai dire, même la première fois que je m'arrêtais dans ce village au lieu de simplement le traverser en voiture. L'église était belle et j'ai regretté de ne pas avoir l'occasion d'y prendre des photos ; lumineuse, avec un très beau maître-autel en bois, manifestement très ancien. Je me sentais inhabituellement bien. C'était dû à quelque chose de très spécifique à l'endroit lui-même que j'ai fini par réussir à formuler : j'avais le sentiment d'être « dans la montagne ». J'étais loin de ma ville déprimante, loin du béton, de la crasse, du bruit, loin des dégénérés, loin de la décadence, de la laideur et de la mort, que la ville en général est venue à symboliser pour moi ; j'étais là, par un dimanche matin ensoleillé dans ce village paisible, niché au creux de la montagne, entouré d'autres villages tout aussi paisibles, de vrais refuges, et c'était comme être à l'autre bout du monde, dans une zone magique, protégée, inviolable, où tout était encore intact.
dimanche 17 mai 2009
samedi 21 mars 2009
Jardin de ruines
Rêve de la nuit dernière : je visite des ruines avec un homme avec qui j'étais censé travailler sur un chantier, ou quelque chose comme ça.
C'était probablement le géomètre du cadastre avec qui j'avais travaillé pendant un mois, jeune homme, pour gagner un peu d'argent. J'ai oublié son nom, et à vrai dire son visage aussi. On passait nos journées en voiture, à aller de chantier en chantier, dans toutes les zones pavillonnaires en construction qui encerclaient peu à peu ma ville. On parlait très peu, on se contentait de faire des mesures. On ne croyait personne. C'était un travail paisible, assez physique mais reposant pour l'esprit.
Dans ce rêve, donc, on arrive sur les lieux où l'on doit travailler et je lui fais remarquer quelques maisons anciennes et abandonnées, en lui disant que ça me rend fou de voir ces demeures autrefois habitées par les premiers citoyens de cet endroit (quel endroit ? je ne m'en souviens plus) être aujourd'hui dans cet état. Au fur et à mesure que l'on avance, il n'y a plus que des ruines, de plus en plus gigantesques – des dômes en partie brisés, des restes de murs de plusieurs étages, etc. Ou alors, à l'inverse, nous voyons en contrebas, dans les fondations incroyablement profondes de futurs immeubles, les étages souterrains d'anciens bâtiments aujourd'hui à jour – des restes de piscines, d'assemblées et d'arènes, des jardins en terrasse. C'est stupéfiant et vertigineux.
Il n'y a pas grande différence, pour l'esprit, j'imagine, entre un chantier de construction et un jardin de ruines – quelques échaffaudages mis à part.