dimanche 4 janvier 2004

Le plaisir de se perdre

Je suis arrivé à Saint-Dizier alors qu'il faisait nuit depuis un bon moment. J'avais rendez-vous avec les filles ; elles n'étaient pas encore parties quand je me suis garé sur un parking quelconque, au hasard. Cela m'arrangeait ; j'en ai profité pour me balader. J'avais longé, en arrivant, un parc donnant sur une grande muraille médiévale, qui cachait un château plus récent, et le tout paraissait vraiment incongru, juste après la voie rapide et la zone commerciale par laquelle j'étais arrivé. Il y avait peu de monde dans les rues. Beaucoup de vieilles pierres, de façades décrépies, de grilles et de portails, d'églises et de ruelles pavées, de palmiers qui donnaient, comme parfois à Nancy, l'impression de se trouver dans une ville du Sud, loin...

Je me suis enfoncé dans la ville, au hasard, ressentant un peu la même chose qu'à Toulouse, le jour où j'avais passé une journée seul à marcher dans les rues, me perdant dans des quartiers de plus en plus excentrés et anonymes, avec un vertige presque voluptueux, ou comme à chaque fois que j'ai été dans une situation similaire : le plaisir de se perdre, de découvrir des lieux – rues et ruelles, places, arrières-cours, jardins – et d'avancer sans cesse, au hasard, ouvert à toute éventualité, tout surgissement de l'inconnu...


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